Tu veux être performant ? Commence par bien dormir !
Dormir pour bien courir, une nécessité.
Le sommeil et le repos sont primordiaux pour avoir la tête claire, maîtriser ses émotions et prendre des décisions rationnelles…
Facile à dire, nous direz-vous !
Un bon sommeil, c’est compliqué quand on est stressé, surmené, dans une coquille de noix au milieu de l’Atlantique, tourmenté par les vents ou le classement.
Vous interrogez souvent Christopher en conférence à ce sujet : Comment faites-vous pour ne pas dormir pendant les courses ? Et surtout, comment votre expérience de coureur au large peut-elle nous aider ?
« En fait, en mer je dors. Moins, différemment, mais je dors.» répond-il.
Nous avons collecté toutes ses réponses rien que pour vous !
3, 2, 1, prêts ? Dormez !
L’important en course au large, et particulièrement en solitaire, est de garder un niveau de lucidité et de vigilance optimum pour prendre les bonnes décisions à la fois stratégiques mais aussi de « survie ».
La plupart du temps, ce n’est pas celui qui dort le moins qui gagne mais au contraire celui qui a réussi à se reposer le maximum dans les temps faibles, quand la perte de vigilance est peu importante. Celui-là saura être vif lors des temps forts, notamment pour les arrivées où souvent les classements et les écarts se font.
Pour cela, voici ses 4 conseils.
1. Partir sans dette de sommeil
On ne peut pas stocker son sommeil… Toutefois, quand on sait qu’on a une épreuve, on s’organise pour ne pas avoir de dette de sommeil, on se ménage pour être au maximum de la batterie.
Cette image est pertinente car on ne peut pas la remplir plus que sa capacité !
De même, dans le court terme, quand on est « dans le dur », tous les micro-temps de récupération sont à saisir, même s’il s’agit de minutes et même si on ne se sent pas trop fatigué.
2. Connaître son sommeil
On n’est pas tous égaux devant le sommeil, il faut avant tout s’écouter et se connaître. Certains sont du matin, d’autres du soir, certains peuvent rester extrêmement lucides après 48 h de privation de sommeil, d’autres moins.
Il faut donc tenter d’identifier les moments où vous vous endormez facilement.
« Pour ma part, c’est l’après-midi et en milieu de soirée (et non c’est pas pratique pour les apéros organisés par Amandine !). En revanche, je me lève très tôt. J’ai aussi étudié mon sommeil par des séries de tests : j’ai ainsi découvert que mon sommeil lent et profond (celui qui est le plus réparateur) est plus important en proportion dans un cycle de 20 minutes à l’heure de la sieste que lors de mes 4 ou 5 autres cycles nocturnes… » confie Christopher.
C’est une information fondamentale qui permet de maximiser ses périodes de récupération, à terre notamment. En mer, c’est un peu différent car c’est la course qui décide quand tu peux dormir ou pas.
L’idée c’est de dormir dès qu’on le peut, même quelques minutes !
On doit s’adapter et emmagasiner un maximum de période de repos dès que cela est possible ; pour faire simple, quand le sommeil est peu coûteux en termes de vitesse du bateau et donc de perte par rapport aux adversaires.
L’humilité est aussi très importante : il faut s’écouter, accepter la fatigue et l’entendre pour être en symbiose avec son corps et les éléments, c’est la clé !
De votre côté, sans passer par les tests du sommeil avec électrodes, vous pouvez chercher et trouver vos rythmes de repos.Écoutez vos sensations (bâillements, yeux qui piquent) qui vous permettent de mesurer vos cycles et pouvoir en tenir compte pour profiter de chaque minute de repos. Vous pouvez aussi vous servir des applications disponibles sur le marché pour vous aider et vous aiguiller.
3. Adapter son alimentation
La digestion demande beaucoup d’énergie au corps. Tenez-en compte : avant une micro-sieste, on peut manger, une dizaine de minutes avant, du sucré, un snack, un truc qui fait plaisir.
En revanche, lorsqu’on lutte pour ne pas s’endormir au milieu de la nuit, on évite le sucre, et privilégie le gras, le salé et surtout rien de trop lourd ou conséquent pour ne pas que le système digestif ne puise trop d’énergie !
4. Bien s’organiser
La fatigue et le stress vous exposent à une perte de lucidité et au « drame émotionnel ».
« Je l’ai bien très bien ressenti dans le pot-au-noir lors de la dernière Transat Jacques Vabre, je sentais bien l’exagération de la situation, le côté dramatique était totalement exacerbé mais incontrôlable. »
Alors pour garder ses repères, lutter contre la vue rétrécie imposée par le stress et le manque de sommeil, appuyez-vous sur des méthodes fiables et éprouvées auxquelles se raccrocher, organisez-vous au maximum, anticipez, faites des listes, pour dégager et optimiser les temps de sommeil ou de repos.
En conclusion : NON les navigateurs solitaires ne sont pas des surhommes (quoi que…). Ils dorment juste différemment de l’homme sédentaire occidental contemporain. En fait… ils dorment comme les hommes préhistoriques ! Si, si véridique !
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