Le monde des sciences psychosociales a célébré une naissance quasi princière : celle de Noise, a flaw in human judgement.
Co-écrit par Daniel Kahneman, Olivier Sibony et Cass R. Sunstein, ce livre tombe à point dans un monde du travail houleux. Pour rappel, Daniel Kahneman, prix Nobel de sciences économiques et sociales pour ses recherches sur la prise de décision, est le pape du domaine. Son best-seller Thinking, fast and slow a été vendu à plus d’un million d’exemplaires. Olivier Sibony, après un parcours brillant dans le monde du conseil, est désormais professeur à HEC et auteur (lui aussi à succès !).
En 2019, est paru son best-seller, « Vous allez commettre une terrible erreur ! », qui analyse les biais cognitifs et leur influence sur nos décisions.
Passionné du sujet, Christopher a évidemment acheté le livre dès sa sortie. Il vous en propose aujourd’hui une analyse qui, basée sur la belle analogie voile/entreprise, promet d’ouvrir vos horizons décisionnels 🙂
Kahneman et consorts définissent puis analysent d’abord l’impact du bruit sur différentes organisations. Ils proposent ensuite des méthodes pour en faire l’audit au sein de sa propre organisation (entreprise, association, famille) pour enfin dévoiler des outils ou techniques pour réduire l’impact du bruit sur nos décisions.
C’est ce qu’ils appellent « decision hygien ».
Cela consiste par exemple lors d’un meeting à demander aux participants de faire leur propre analyse individuellement et de l’écrire avant le début de meeting pour préserver l’indépendance du jugement de chacun. On peut également s’appuyer sur les compétences spécifiques de chacun, mais aussi utiliser les machines et les algorithmes tout en étant conscient que si cette méthode évite les bruits humains, elle peut aussi intégrer un ou plusieurs biais… Les auteurs proposent aussi de s’appuyer sur des échelles de mesures relatives et non classiques. On ne donne pas une note, on compare deux éléments.
L’idée générale, comme pour les biais d’ailleurs, est d’intégrer de la méthode dans nos jugements, qu’ils soient répétitifs ou uniques. Cela aura une double vertu : réduire non seulement le bruit mais aussi les biais, celui de confirmation par exemple, dont nous vous parlions le mois dernier (en me basant sur un modèle je ne me focalise pas sur la solution qui naturellement attire mon attention au premier abord).
L'analyse de Christopher
En mer, les skippers sont sans cesse sollicités par les conditions extérieures. Il en résulte une grande fatigue, source majeure de « noise ».
Ce dont nous parlons ici, c’est les jugements sur lesquels la variabilité est nuisible à la performance de l’organisation ou au bien-être de l’individu.
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