- Hippolyte a rejoint la Team MARSAIL en juin 2022 dans le cadre d’une Convention d’insertion professionnelle. Cela lui permet de se concentrer sur sa préparation olympique pour les JO 2024.
- À 7 ans, Hippolyte se retrouve un peu par hasard sur un Optimist lors d’un stage d’été au club de voile d’Antibes. Finalement, il accroche et prend goût à la voile. Il continue sa jeune carrière en pratiquant le 420 avec comme co-équipier Sidoine Dantès. Les jeunes lycéens deviennent coup sur coup Champions de France, Double Champions d’Europe jeunes, Vice-Champions du monde seniors et Champions du Monde Jeunes.
- Hippolyte va poursuivre avec le 470 qu’il va pratiquer au Pôle France de Voile de Marseille en vue des Jeux Olympiques de Tokyo en 2020. Hippolyte et son fidèle co-équipier, Sidoine terminent à la 4ème place aux Championnats du Monde Senior en 2017 et en 2018.
- En catégorie jeune, Hippolyte obtient deux médailles sur les Championnats d’Europe (bronze en 2016 et argent en 2017) et détient deux titres de Champions du Monde en 2017 et 2018. Aujourd’hui, il prépare les Jeux Olympiques 2024 en 470 mixte avec son équipière Aloïse Retornaz.
Ton bilan sportif ?
J’ai repris la voile en décembre de l’année dernière, j’en avais fait longtemps avant, mais j’ai un arrêté pour finir mes études. J’avais essayé un autre bateau le 49er et je suis revenu au 470 (dériveur double) en décembre dernier.
J’ai commencé avec une première équipière qui s’appelle Albane Dubois. On a fait quelques mois jusqu’en avril et ensuite, j’ai commencé avec Aloïse Retornaz qui était médaillée de bronze aux Jeux de Tokyo. Pour moi, c’était sympa, car c’est une fille avec qui j’étais en équipe depuis longtemps, on se connaît très bien et puis elle a un super palmarès.
Mon début de saison s’est fait à 2 vitesses, je me suis relancé d’abord et puis, on a par la suite lancé notre projet “JO” jusqu’en 2024. Cette saison a été un petit peu particulière parce qu’on a directement commencé avec une régate qui s’appelle la Soft. Elle s’est super bien passée parce qu’on est arrivés deuxième. On a été lancé dans le bain direct et on s’est retrouvé avec un rythme très frénétique parce que deux mois après ça, j’ai commencé à bosser avec MARSAIL. De son côté aussi, il y a aussi eu beaucoup de changements.
Les premiers mois ont été marqués par différentes régates : au printemps à Hyères, ensuite en Allemagne, pour finir sur un été tranquille à Marseille. Un petit temps de repos apprécié, car on a de suite enchaîné dans le dur avec la Hollande en août, puis la Turquie pour les championnats d’Europe en septembre et là, on vient de terminer les championnats du monde en Israël.
Au niveau des résultats, c’était une saison mitigée, on a très bien commencé sur des Coachs Régata à Marseille avec de bonnes performances. Néanmoins, on a senti un peu d’épuisement sur la fin de l’année, en Hollande, on a dû arrêter la régate parce qu’Aloïse s’est blessée. Au championnat d’Europe, on finit 4ème, c’est toujours un peu décevant de finir tout près du podium, mais on a gagné la Middle Race qui est la dernière manche. Concernant les championnats du monde, ils ne se sont pas très bien passés, on n’a pas réussi à trouver l’élan et on a fini à la 11e place. On est bien sûr déçu, toutefois, c’est notre premier championnat du monde ensemble donc on ne perd pas le moral.
Ça a été une année où il a fallu apprendre à se connaître avec Aloïse. C’était compliqué de trouver les bons angles à améliorer. Donc là, les priorités pour l’année, c’est de bosser vraiment sur notre équipage, de continuer à apprendre à se connaître sur le bateau, mieux répartir les rôles et enfin, essayer de créer des bases plus solides. Maintenant, on va recommencer la saison doucement en naviguant à Marseille puis aux îles Canaries cet hiver
Ton bilan avec MARSAIL ?
À Marseille, j’ai eu cette volonté de contacter Amandine Deslandes et Christopher Pratt parce que j’avais besoin, à côté de mon projet sportif, d’avoir du concret. J’ai toujours eu l’habitude d’avoir des projets à côté de mes études, et je voulais avoir un vrai contrat de travail pour bénéficier d’une certaine stabilité et me projeter sur la suite. Ce qui est un peu compliqué en tant que skipper, c’est qu’on n’a pas de contrat. On dépend de l’équipe de France, donc de la Fédération, on a des sponsors, mais on n’est pas à l’abri qu’ils nous soutiennent plus en cas de mauvais résultats. Cette stabilité est importante pour moi, et puis en étant à Marseille, c’était l’occasion ou jamais de contacter Amandine et Christopher pour essayer de construire quelque chose. Ils ont tout de suite été super motivés pour avancer sur ce projet.
L’idée, c’est que je continue mes activités de skipper en allant naviguer sur des événements à la journée avec eux. En plus, j’interviens grâce à ma formation de juriste dans la boîte. Actuellement, je fais 50 jours par an donc 4,5 jours par mois et ça se passe super bien. Ils ont réellement été à l’écoute de mes obligations sportives. J’organise mon temps comme je le souhaite, entre le sport, mon travail et ma vie privée.
50 jours, c’est pas mal et c’est déjà dense avec ce que je fais à côté. Ça m’a fait plaisir de reprendre le droit, parce que j’ai fini mes études, et si je ne me motivais pas à en faire, j’en aurai plus fait. C’était l’occasion de concilier ces deux choses que j’aime. J’aime beaucoup la perspective que j’ai avec MARSAIL, ça m’aide pas mal dans ma carrière sportive notamment la relation qu’on entretient avec nos sponsors par exemple. On les sensibilise à ce qu’on fait, on les intègre à nos projets, on échange avec eux, on fait des parallèles avec les entreprises. De mon côté, j’apprends vachement, avec MARSAIL, notamment sur les aspects commerciaux, et de leur côté, MARSAIL, intègre la dimension « Jeux Olympiques » dans leur boîte, et c’est super intéressant, d’échanger nos savoirs faire et de nous entraider professionnellement.
Raconte nous ta journée type
Alors pour moi une journée type, c’est un petit peu compliqué en voile, car on dépend des conditions météorologiques. En fonction des conditions météo, on ne va pas du tout avoir les mêmes efforts physiques. Quand je suis en stage ou en régate, on navigue en début d’après-midi donc soit je fais du sport le matin, soit le soir si je n’ai pas eu le temps pour.
En tant que sportif de haut niveau, on doit surveiller constamment notre alimentation, dès le matin et selon les heures d’entraînement. On essaye d’optimiser notre nutrition pour être au plus performant sur l’eau. On bosse tous les jours sur notre matériel aussi et on fait beaucoup de logistique. Ça, ça se passe le matin avant d’aller naviguer. L’après-midi, on s’entraîne sur l’eau avec notre instructeur qui nous suit sur un bateau à moteur. On est le plus souvent à Marseille, mais on bouge beaucoup.
Enfin, le soir, on a beaucoup d’intervenants qui s’occupent de nous, notamment mon kiné qui me suit partout, je vois des médecins qui nous font faire de la cryothérapie, dans des bains froids lorsqu’on est en déplacement, ou sinon en chambre froide. On utilise aussi des instruments qui nous aident à récupérer et pour finir toujours plus de nutrition. Donc quand on rentre, on essaie de calculer notre journée en fonction de la navigation, des conditions et du temps qu’on a.
As-tu déjà rencontré des difficultés ?
J’ai un peu galéré à l’époque où j’étais dans mes études, l’organisation n’était pas simple. J’ai suivi un cursus normal jusqu’au master 1 que j’ai fait à distance. C’était beaucoup plus libérateur pour moi. Après la préparation olympique de Tokyo, je suis retournée à l’école pendant 1 an pour finir mon Master 2.
Ici, la difficulté, c’était les changements de rythme entre le sport et la fac, mais le plus dur pour moi a été l’éloignement avec ma famille. Ce qui faut se dire, c’est qu’on doit avoir une hygiène de vie très stricte, donc ça revient à faire attention à ce qu’on mange pour ne pas prendre de poids, ne pas boire, ne pas se coucher tard.
Socialement parlant c’est très complexe. Pour ne pas avoir de tentations, je ne sortais plus, j’essayais de rester focalisé sur mes objectifs. En parlant d’objectif, on doit planifier tous nos faits et gestes jusqu’à définir une heure précise pour manger chaque jour. Le problème, c’est que notre préparation olympique dure 4 ans, il y a des hauts, des bas, des moments où nos efforts payent et d’autres non.
Donc ma plus grande difficulté a été et est toujours de trouver un bon équilibre pour atteindre mes objectifs sans y laisser une partie de moi. Heureusement, le travail que je réalise avec MARSAIL me permet de me déconnecter un petit peu de cet univers et de relativiser.
Quels sont les avantages d'être skipper de haut niveau ?
L’avantage, c’est que j’adore être sur l’eau. Ce qui est bien, c’est qu’on voyage beaucoup, dans de très beaux endroits. On n’est pas seulement sur l’eau, comme un nageur qui nage dans une piscine. On est au contact même des océans et de sa biodiversité et c’est magique.
On fait aussi de beaux voyages, j’ai cette chance, même si je ne visite pas beaucoup. L’eau, c’est ma passion et puis la compétition de manière générale. Si ça n’avait pas été la voile, ça aurait été un autre sport similaire. C’est ce qui me plaît réellement, je suis dans mon élément.
Selon toi, quelles sont les qualités que doit avoir un bon skipper ?
Je me pose souvent cette question, pour voir ce que je peux optimiser. C’est super compliqué parce que la voile, c’est un sport complet : par exemple Christopher Pratt fait de la course au large moi de la voile olympique, nos sports n’ont rien à voir, mais on parle quand même un langage commun et on visualise bien ce que fait l’autre.
Toutefois, c’est quand même hyper différent dans notre préparation. Pour certains bateaux, la préparation physique est aussi très différente et très importante. On a un poids et un gabarit à tenir. Il faut aussi tenir en compte de la prévention des skippers, parce qu’on se blesse aussi beaucoup dans notre positionnement. Lorsqu’on pratique la voile depuis longtemps, on peut avoir des problèmes de dos ou des hernies.
L’aspect physique est très important pour être un bon skipper, mais ce qu’on retrouve sur l’eau, c’est une préparation mentale d’acier. C’est super important parce qu’on a des compétitions sur une semaine à chaque fois donc il faut gérer notre gestion de stress, de l’effort. On doit aussi gérer les stratégies que l’on veut adopter sur l’année, quand est-ce qu’on décide de bosser sûr tel et tel sujet.
La dimension mentale est toujours très importante pour garder une bonne régularité et éviter de faire trop de va-et-vient et émotionnellement.
As-tu des axes d'amélioration ?
Ce que j’aimerais améliorer, c’est typique avec Aloïse parce qu’on commence une nouvelle aventure ensemble. On doit améliorer notre fonctionnement à deux donc on va vraiment bosser avec notre préparateur mental cette année. L’objectif, c’est d’apprendre à mieux se connaître, à s’écouter, à s’enregistrer pour vraiment développer un vocabulaire commun, une répartition des rôles qui fait qu’on gagne du temps et qu’on devienne efficace dans toutes les situations.
C’est pour ça qu’on a besoin d’un préparateur mental qui nous suivra sur l’eau et lors de nos déplacements. Le plus important ici, c’est de vraiment bosser sur notre communication et notre fonctionnement à bord.
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