Retour à la maison
MARSAIL vous emmène à bord du Dragon des Océans ! Le duo Pratt/Sorel s’est lancé à l’assaut de la Transat Jacques Vabre 2023 le 07 novembre dernier. Tout au long de la mythique course, Christopher vous fait vivre la course en direct depuis l’IMOCA par ses carnets de bord pour Ouest France et La Provence.
Des mots qui ont voyagé, nés entre les pontons du Havre et les vagues de l’Océan Atlantique. C’est son deuxième carnet de bord de la Transat, dans cette singulière ambiance de faux départ et de retour à la maison.
Épisode 1 : Ma première semaine... à la maison
« J’ai passé ma première semaine de la Transat Jacques Vabre 2023 à la maison… : une situation inédite en sept participations ! Il m’est déjà arrivé de voir un départ reporté de quelques heures ou quelques jours, mais de plus d’une semaine, c’est sans précédent !
Nul doute que la décision prise – certes tardivement – par la direction de course était la bonne. En témoignent les dégâts causés par la tempête Ciaran sur les côtes françaises et portugaises hier. Dimanche soir, nous sommes rentrés avec mon équipe à Marseille…
Déposer Liam à la crèche, aller courir autour de la Bonne Mère, passer au bureau pour avancer sur nos projets sportifs 2024-2026, etc. C’est une étrange sensation de me retrouver « dans la vie normale » plutôt qu’en mer à en découdre avec nos concurrents de la classe Imoca.
Une première semaine de course, à Marseille
J’ai longuement hésité à rentrer chez moi ou non, à sortir de ma bulle, à m’éloigner de mon portillon de départ.
Avec le recul, il est évident qu’il fallait couper après dix jours de village de départ. Après une dernière nuit presque blanche à ne pas parvenir à visualiser la course à venir, j’avais besoin de recharger les batteries.
Oui, pour la première fois, je ne visualisais pas la course ; l’enchaînement des manœuvres, les trajectoires ; comme à l’accoutumée.
Quelque chose clochait sans que je parvienne à savoir quoi… J’avais un mauvais pressentiment que les choses ne se passeraient pas comme elles étaient écrites par les routages. Au réveil, j’avais compris…
J’étais nerveusement fatigué et ces quelques jours à la maison m’ont fait le plus grand bien. Je me sens de nouveau d’attaque pour ce nouveau départ qui se profile.
Je suis d’attaque pour me projeter à nouveau en haut d’une piste abrupte et cabossée, d’attaque pour tout donner et ne rien lâcher. Dès que le vent soufflera (moins fort) nous repartirons à bord du Dragon (L’IMOCA60 V and B – Monbana – Mayenne, NDLR) avec mon pote Maxime !
Beaucoup me demandent si cela n’est pas trop dur d’être dans cette attente d’un hypothétique départ.
Honnêtement, je ne trouve pas. Je le vis bien, peut-être, parce que j’ai eu la chance de l’expérimenter l’hiver dernier lors de notre tentative de record du tour du monde avec Spindrift.
Et puis, je le vis comme un temps bonus pour me préparer à la transat, avancer sur mes dossiers reportés à l’arrivée de la course et aussi profiter des plaisirs simples de la vie du quotidien. »