Mark Twain vu par Amandine ou comment Wind of Trust accomplit l'impossible ?
« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. »
C’est récemment que j’ai compris la signification de la phrase : « ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ». Pendant longtemps, j’avais pensé que c’était une manière de dire : ‘quand on veut, on peut’ ; un volontarisme exacerbé supposé déplacer les montagnes ; une preuve pour les personnes qui échouent qu’il s’agit, avant tout, de ‘se donner les moyens’ de réussir. J’étais tiraillée entre l’engagement du propos, qui, je le concède, correspond bien à ma personnalité et l’injustice qui s’y niche, car égaux nous ne naissons pas.
Alors, il est vrai que depuis l’été 2022 où nous nous sommes lancés avec Christopher le défi fou de créer la première écurie de course au large de Méditerranée, nous ne comptons plus les choses impossibles réalisées. Et c’est ainsi que j’ai compris.
Bien évidemment, nous déployons des trésors de motivation ; nous ne plions pas face à l’effort — et en cela dans l’acception communément admise — nous ignorons chaque jour un peu plus l’impossible pour lui donner vie. Pour autant, ce qui se passe autour de Wind of Trust est bien plus profond que cela.
Nous ignorons chaque jour un peu plus l’impossible pour lui donner vie.
Explications. Tout naît de la croyance limitante. Nous grandissons en catégorisant ce qu’il est possible ou pas de faire, réaliste ou pas d’imaginer, raisonnable ou pas de réussir. Et c’est bien là que le bât blesse. Persuadés de nos limites, nous nous cantonnons à ce possible préalablement défini par la société, nos proches et nos propres expériences. Pourtant, si la croyance de l’impossibilité limite, la certitude du contraire ouvre les portes de l’infini. Au-delà de se mobiliser vers l’objectif, la personne — ou le collectif — qui pense de bonne foi que c’est possible n’imagine aucunement que cela ne l’est pas. Elle ne vibre pas de peur d’échouer. Cela ne lui traverse même pas l’esprit ! Alors, s’inscrit dans la matière une affirmation ; pas tant par conviction positive que par absence de pensée inverse. Seule la possibilité s’imprime. C’est ici et maintenant que — malgré les obstacles, aussi nombreux et violents sont-ils — la magie opère. La vie suit son cours. Pour la personne au centre, c’est simplement (ou presque) une incarnation de ce qui doit être ; pour les autres, un exploit, ou pire un miracle !
J’ai désormais la conviction que c’est ce qui se produit avec notre bien nommé Wind of Trust. Jamais cette vision du monde n’a eu autant de sens dans nos projets.
- C’est ainsi qu’il était impossible d’acheter un bateau sans sponsor et que nous l’avons fait.
- C’est ainsi qu’il était impossible de réaliser une saison sans partenaire titre et que nous le faisons actuellement.
- C’est ainsi qu’il était impossible d’imaginer participer à de grandes transatlantiques sans équipe dédiée et formée et que nous avons pourtant pris le départ de la Route des Terre-Neuvas vendredi.
Le vent de la confiance commence à souffler...
Je ne vous mentirai pas : ça n’est pas simple.
Il y a des pleurs, des découragements, des pétages de plombs, des « pourquoi » implorants, des disputes, des bouffées de stress…
Mais, il y a surtout de l’amour, de l’envie, des joies et des rires, du partage, de la solidarité, du travail bien fait, des moments de grâce, de la confiance… tellement de confiance !
Cette semaine à Saint Pierre et Miquelon a été un messager inattendu. Sur ce petit territoire maltraité par la météo, il nous est très vite apparu que rien, absolument rien, n’est impossible ! L’entraide, l’humanité, la confiance transforment chaque jour l’impossible en réalité tangible. Dans une phase de très forte pression pour projet, nous avons reçu un soutien presque inespéré pour s’aligner au départ de cette transat exigeante. J’y vois un symbole, un message.
L’issue n’est plus réellement entre nos mains. Cette première saison complète en Ocean Fifty s’achèvera dans moins de deux mois. Ce sera peut-être la dernière… Parce que douter n’est pas renoncer, je sais que la solution est là, à côté de nous. L’entreprise qui nous fera confiance croira aussi que l’impossible n’existe pas !
Parce que remettre l’humain à sa juste place n’est plus une option, nous continuerons à vibrer. Le vent de la confiance commence à souffler, il emporte avec lui les leaders éclairés. Et, croyez-moi, il n’est pas près de s’arrêter.