Ou comment la boss arrive à tenir la barre de deux bateaux à la fois (pour les mener à très bon port, en plus)
Si vous suivez les aventures de la team MARSAIL, vous n’êtes pas sans savoir qu’Amandine a publié cet hiver la première biographie complète de Simone Veil, Mille vies, un destin. La rentrée littéraire prend une belle saveur chez MARSAIL !
Cet ouvrage encensé par la critique a dévoilé au grand jour la plume de notre cheffe préférée. Une chose est sûre, c’est que les qualités qui font d’elles une entrepreneur hors pair lui ont été fort utiles pour réussir le tour de force d’écrire une biographie d’une telle finesse en moins de 3 mois. C’est un mélange savant que celui qui fait de la boss un OVNI d’intelligence :
- une capacité de travail hors du commun ;
- un esprit de synthèse hérité des ses années en cabinet institutionnels ;
- une finesse d'analyse des relations humaines et des personnalités ;
- une sensibilité exacerbée qui lui permet souvent de "lire" au travers des gens.
On s’en doute bien, cette aventure littéraire n’a pas été de tout repos. Chaque jour a apporté son lot de doutes et de remises en question, de découragements devant l’ampleur de la tâche et l’immensité du personnage traité. Il y a eu des pleurs et des crises mais aussi de beaux les fulgurances et les moments de flow.
Moi qui n’aime rien tant que les analogies (surtout celles qui ont trait au bateau), je me suis fait une réflexion en observant le travail d’écriture d’Amandine : en fait, ça ressemble à de la course au large son affaire.
En pleine course, on a peur, on rit, on pleure puis on pense qu’on y arrivera jamais. On remet son ouvrage sur le métier plus de fois qu’on n’ose le dire, mais on ne lâche rien et on arrive en face, épuisé mais heureux. Instantanément on oublie les galères, la fatigue, le stress, les crise de nerfs. On a à peine le pied sur un ponton qu’on a déjà le regard tourné vers l’horizon de la prochaine course. Tout comme l’écrivain pense à son prochain livre une minute après avoir écrit sa dernière ligne (et on le sait d’autant plus qu’Amandine sort une seconde biographie cette année !).
Plus sérieusement, est-ce que les qualités qui font un bon marin peuvent aussi faire un bon écrivain ? J’ai posé la question à Isabelle Autissier pour notre podcast « Dans la tête d’un leader » et… et bien allez écouter l’épisode, les réponses y sont 😅😬🤣 On pourrait aussi interroger Keffelec, Kersauson ou Orsenna.
Traverser un océan, participer à une course au large, cela revient à tracer une ligne sur la carte. Cette ligne est le fruit de l’alchimie qui nait entre un bateau et son skipper ou son équipage, le fruit de leurs décisions, donc celui de leur histoire. Elle est aussi modelée par les éléments naturels qu’on ne choisit pas et qu’on ne peut pas maîtriser. In fine, elle dit beaucoup de nous, de notre caractère, de nos doutes et de nos choix.
Nul doute aussi qu’il en est de même pour l’écrivain, qui laisse dans ses mots la trace de son style, son passé, ses chimères et ses craintes.
Sur un volet plus managérial et plus concret, je pense qu’il est important de sortir de nos esprits l’image de l’écrivain (seulement) artiste, au même titre que le marin « enfant de la mer ».
C’est avant tout une question de travail, d’entraînement, d’abnégation et d’obstination.
Ensuite, rien ne peut se faire sans méthode. Elle est essentielle (surtout dans le cas d’une biographie) pour rechercher, compiler, résumer, ne rien manquer, analyser et comprendre pour délivrer un récit clair et fluide.
Enfin, il faut parvenir à trouver cet état de maîtrise et de concentration intense qui permet d’écrire avec ce supplément d’âme, cette acuité qui révèle les micro détails qui font la différence entre une belle trace et une excellente narration.
"J’ai lu toutes ses biographies, ses mémoires évidemment, écouté des archives radio, lu une quantité impressionnante d’articles - du Point à Paris Match -,j’ai fouillé les archives de l’INA… je voulais pouvoir apporter une foule de détails, pour vraiment l’incarner et rendre la lecture romanesque." Amandine Deslandes, pour Les Nouvelles Publications*
Vous l’aurez compris, chez MARSAIL, nous sommes incroyablement fiers de notre écrivain en herbe. Mais le plus important pour vous, c’est qu’on s’est encore rendu compte que beaucoup de méthodes de travail, de qualités humaines et relationnelles sont transposables quelle que soit l’activité concernée.
Est-ce que ça ne serait pas là le germe d’une nouvelle idée ? À quand des formations « Write and sail » ?
*Retrouvez l’interview complète d’Amandine pour Les Nouvelles Publications juste ici.